il paraît que l'enfer, c'est les autres, mais découvrir chupacabra semble remettre en doute tout un courant de pensée existentialiste

une diablesse au sulfure de mercure - des ramures de mauvais génie, une peau rouge, un méphistophélique profil du feu des damnés. des yeux jaunes bouffis par l’orviétan piqué dans une veine, des trous noirs qui enflent derrière des montures et deux morceaux de verre. des entrelacs de cuir roussi qui se terminent par un abîme et une bouche qui s'ouvre sur un cri

chupacabra s'exprime par le cri parce qu'il est la finitude parfaite de la manifestation d'une émotion humaine - et moins humaine. trop volubile pour garder dans l’un ou l’autre de ses poumons ses homélies douteuses et sa profusion de pensées impromptues, chupacabra parle parle crie crie sans s’arrêter. chupacabra parfois ne crie pas parce qu’elle a une extinction de voix, mais ce n'est pas grave car ça ne l’empêche pas de rire de son rire érodé, diabolique, celui qui comme une langue de feu se crache par sa bouche hérissée de couteaux

trop turpide pour être humaine et trop chaotique pour être tout à fait démone, chupacabra est la somme de beaucoup d’absurdités amalgamées ensemble. absurdité étant le mot clé occultant toute sorte d'autres mots et d'autres maux.

tangiblement pressurisée par sa propension à devenir incontrôlable, chupacabra dans ses névroses psychotiques se perd souvent elle-même et vous égare à votre tour bien volontiers. le seul répit qu’on trouve dans l'hyperactivité qui lui cuit le sang réside dans les intenses phases de dépression qu’elle prend parfois comme des virages en épingle à cheveux. être drogué a ses bas et ses bas

inféodée à ses propres délires, soumise à une démence dont personne elle incluse ne connaît les démarcations, chupacabra est un être éruptif et dénué de sens commun qui force le respect. on préfère imaginer que ceci relève du génie et non pas de la bêtise la plus profonde, surtout quand on connaît son grade au sein d'un certain gang