NOM - Rodriguez
PRÉNOM - Ash Esmeralda Maria Lilian
SURNOM - Flash sister
AGE - seize ans
NÉ(E) LE - quatorze février
NATIONALITÉ - Mexicaine
ORIENTATION SEXUELLE - hétérosmexuelle
SITUATION FINANCIÈRE - Modeste et endettée
SITUATION MARITALE - Célibataire


GROUPE DESIRE - Cronos
RÔLE/POSTE/METIER - subalterne, agit principalement seule mais peut participer à des vols organisés, à partir du moment qu'elle tire sa part dans le lot.

HISTOIRE - Oui, je m'en souviens Flynn. Je me souviens des hurlements qui détruisaient mon sommeil, de la faiblesse de maman, des innombrables colères de papa. Je me souviens de ton visage, détruit par les coups, de tes plaies, de tes bleus, de tes cicatrices et de tes saignements. Je me souviens particulièrement de ça. J'y pense parfois, je te revois, tout sourire, à me dire que tout allait pour le mieux, à me dire que tu ne souffrais pas. Tu souffrais Flynn, et je souffrais à travers toi. Je savais ce qui se passait, je savais que rien n'allait, tu t'obstinais à me mentir alors je ne disais rien, j'arrêtais de te contredire. Pour ne pas t'attrister davantage. Je me contentais d'aller te chercher des pansements.  

Tu sais Flynn, j'avais beau fermer mes yeux de toutes mes faibles forces, j'avais beau boucher mes oreilles comme tu me le conseillais, j'avais beau imaginer un paradis, je savais qu'en dehors du placard se trouvait un véritable enfer. Mais encore à ces instants je ne doutais pas de l'atrocité des actes de papa.

Je ne m'en suis rendu compte que ce jour-là, ce jour où j'en ai eu assez de fermer les yeux, de boucher mes oreilles, de me cacher lâchement alors que toi tu parvenais à affronter la réalité. Je baissais mes mains tremblotantes pour finalement entendre ces cris, ces coups, les fracas. J'hésitais alors, terrorisée par la peur, je mis simplement mon œil sur le verrou. Je t'ai vu, j'ai vu comme il te cognait, comme un homme frappant un autre homme. Les pères ne sont pas censés faire tant de mal à leurs enfants. Comment a-t-il osé te faire ça ?

C'est cette vision qui me donna le courage de sortir, de m'avancer face à lui, de tenter une protection, aussi frêle soit-elle. J'étais ridicule mais courageuse, hein ? Le coup qui s'en suivit n'était rien face à ce que tu endurais tous les jours, mais assez douloureux pour une fillette de dix ans à peine.

Je me souviens parfaitement de ta réaction, tu t'es mit à foncer sur papa, tu savais bien que tu n'étais pas de taille mais tu l'as quand même fait. Pour moi. Flynn, j'avais peur, j'avais peur pour toi. Alors j'ai couru, non pas pour fuir mais pour trouver de l'aide. Il n'y avait que maman, alors je l'ai supplié de toute mon âme pour qu'elle te vienne en aide, pour qu'elle te protège à ma place, j'étais bien trop faible et j'en suis navrée. Je pleurais, je criais, mais rien à faire, elle m'ignorait. Elle n'en fit rien. Son regard vide me répugnait, je l'ai alors détestée de tout mon cœur, et je la déteste toujours autant aujourd'hui pour t'avoir fait ça. Je le hais, je la hais, qu'ils crèvent.
Le lendemain matin tu m'as réveillé tôt, bien plus tôt que d'habitude. Tu m'as demandé de faire mes bagages et nous avons fuit cette vie qui ne nous allait si peu. Ta main me rassurait tellement, j'aurai pu te suivre au bout du monde. J'étais effrayée mais tu étais là alors je pensais n'avoir rien à craindre.

Je réalise aujourd'hui à quel point tu as prit soin de moi durant tout ce temps. J'étais si heureuse que tu t'occupes de moi, que tu ne m'abandonnes pas, je ne voulais pas te perdre, pas toi. Tu as dû faire tant de promesses, tant de travaux, tu as passé tant de temps à récolter l'argent que tu pouvais pour qu'on ai de quoi se loger, de quoi se nourrir, de quoi survivre. Tu étais si jeune, tu m'avais à charge, et tu réussissais tout de même à t'en sortir, à suivre le rythme aussi éprouvant soit-il. Tout ça pour moi. M'aimais-tu si fort que ça, Flynn ? M'aimais-tu au point de te sacrifier pour moi ?